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10/11/2013

Jean-Louis Aubert : "Sensation" poème de Arthur Rimbaud

http://www.dailymotion.com/video/x9k9bz

Cliquez sur l'image pour écouter la chanson

Le poème

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue,
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irais loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme avec une femme.


Arthur Rimbaud

18/05/2013

Prononcer en écoutant de la poésie française


L'invitation au voyage (Charles Baudelaire)
Au feu ! ( Raymond  Devos )
La voyelle [u] : Chanson - Jacques Prévert
Déjeuner du matin (Jacques Prévert)
Demain dès l'aube (Victor Hugo)
Le Chat et le Soleil (Maurice Carême)
[R#] Le serment - M. Desbordes-Valmore
Mon rêve familier (Paul Verlaine)
Pour un baiser de toi (d'après Victor Hugo)
[R+Cons.#] La Morte - Maurice Carême)


Écoutez et répétez ...

27/01/2013

"Le serpent qui danse" - Poème de Baudealire chanté par Dode


Le Serpent qui danse est un poème lyrique de Charles Baudelaire paru dans le recueil de poèmes Les Fleurs du mal  ( Télécharger Libre BN TV5 ) Un poème en quatrains à rimes croisées, divisé en neuf strophes.


Charles Baudelaire y évoque sa maîtresse Jeanne Duval

Plusieurs auteurs-compositeurs-interprètes ont mis en musique ce poème. Dode (Groupe de rock proveant de St-Pierre et Miquelon) l'a fait en 2009.


Que j'aime voir chère indolente,
De ton corps si beau,

Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,

Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,

Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain

Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,

Sont deux bijoux froids où se mêlent
L'or avec le fer

À te voir marcher en cadence
Belle d'abandon

On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton
 
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant

Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant
 
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau

Qui roule bord sur bord et plonge
Ces vergues dans l'eau

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants

Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents

Je crois boire un vin de Bohème,
Amer et vainqueur

Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon cœur!

À te voir marcher en cadence
Belle d'abandon

On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton

_____________


À propos de Charles baudelaire

Charles Baudelaire est né à paris en 1821 dans le quartier latin. L’année de ses six ans, son père meurt à l’âge de 68 ans. Un an plus tard, sa mère se remarie avec le colonel Aupick. Élève indiscipliné, il est renvoyé du lycée Louis-Le-Grand en avril 1839. Il passe alors son baccalauréat au lycée Saint-Louis avant de débuter des études de droit.

En 1843, il débute l’écriture des Fleurs du Mal, et peu de temps après, au " club des Haschischins ", il fait l’expérience du haschisch – une expérience qu’il relate dans Les Paradis artificiels

Critique d’art et journaliste, Baudelaire est également l’auteur d’œuvre critique conséquente (Les Salons, Le Peintre de la vie moderne). Il fut aussi traducteur des œuvres d’Edgar Allan Poe. En 1857, peu de temps après la publication des Fleurs du Mal, un procès a lieu pour outrage à la morale publique et à la morale religieuse. La condamnation est sans appel : aux trois-cents francs d’amende s’ajoutent le retrait de six poèmes du recueil.

Charles Baudelaire meurt à Paris le 31 août 1867 des suites de la syphilis. En 1869, ses Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris ( Télécharger oeuvre sur BN TV5 Monde ), sont publiés à titre posthume.

Sources
https://www.franceculture.fr/
https://bibliothequenumerique.tv5monde.com/
https://fr.wikipedia.org/
http://users.telenet.be/

21/03/2012

"Heureux qui comme Ulysse" (Joachim du Belay)


Écoutez le livre audio

Infos du livre audio - Audiocite.net

À lire : "Heureux qui comme Ulisse"

Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la Toison
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas,
de mon petit village Fumer la cheminée,
et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeuls,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré que le Mont-Palatin
Et plus que l'air marin la douceur angevine.

Un poème de Joachim du Bellay (Les Regrets, XXXI)

Ridan s'est inspiré de ce poème pour sa chanson "Ulysse"

12/02/2012

Jacques Prévert recite "Cet amour"



Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au millieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C'est le tien
C'est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n'a pas changé
Aussi vrai qu'une plante
Aussi tremblante qu'un oiseau
Aussi chaude aussi vivant que l'été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort,
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marble
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l'écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Lá où tu es
Lá où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t'en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t'avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n'avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n'importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d'un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Tends-nous la main
Et sauve-nous.

Prévert : d'autres poèmes dans le blog par ici et par

Vidéo : http://www.youtube.com/user/peppopb?feature=watch

25/09/2011

" Chanson d'automne" de Paul Verlaine par Léo Ferré

Le grand chanteur Léo Ferré chante le poème de Paul Verlaine "Chanson d'automne"

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Berccent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

30/04/2011

À ma mère , poème de Théodore de Banville



Madame Élisabeth-Zélie de Banville

Ô ma mère, ce sont nos mères
Dont les sourires triomphants
Bercent nos premières chimères
Dans nos premiers berceaux d’enfants.

Donc reçois, comme une promesse,
Ce livre où coulent de mes vers
Tous les espoirs de ma jeunesse,
Comme l’eau des lys entre ouverts !

Reçois ce livre, qui peut-être
Sera muet pour l’avenir,
Mais où tu verras apparaître
Le vague et lointain souvenir

De mon enfance dépensée
Dans un rêve triste ou moqueur,
Fou, car il contient ma pensée,
Chaste, car il contient mon cœur.


Recueil : "Les cariatides"

Juillet 1842.

02/05/2010

À ma mère ( Alfred de Musset )


Après un si joyeux festin,
Zélés sectateurs de Grégoire,
Mes amis, si, le verre en main
Nous voulons chanter, rire et boire,
Pourquoi s’adresser à Bacchus ?
Dans une journée aussi belle
Mes amis, chantons en « chorus »
À la tendresse maternelle. (Bis.)

Un don pour nous si précieux,
Ce doux protecteur de l’enfance,
Ah ! c’est une faveur des cieux
Que Dieu donna dans sa clémence.
D’un bien pour l’homme si charmant
Nous avons ici le modèle ;
Qui ne serait reconnaissant
À la tendresse maternelle ? (Bis.)

Arrive-t-il quelque bonheur ?
Vite, à sa mère on le raconte ;
C’est dans son sein consolateur
Qu’on cache ses pleurs ou sa honte.
A-t-on quelques faibles succès,
On ne triomphe que pour elle
Et que pour répondre aux bienfaits
De la tendresse maternelle. (Bis.)

Ô toi, dont les soins prévoyants,
Dans les sentiers de cette vie
Dirigent mes pas nonchalants,
Ma mère, à toi je me confie.
Des écueils d’un monde trompeur
Écarte ma faible nacelle.
Je veux devoir tout mon bonheur
À la tendresse maternelle. (Bis.)

(Recueil : Poésies posthumes)

Alfred de MUSSET   (1810-1857)

23/04/2010

" Étranges étrangers " de Jacques Prévert



Étranges étrangers est un poème de Jacques Prévert écrit en 1951 et paru en 1955 dans le recueil La pluie et le beau temps aux éditions Gallimard. 

 propos :

Jacques Prévert écrit "Étranges étrangers" au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, époque tourmentée où la France dévastée recourait largement à une main-d'œuvre étrangère après avoir utilisé les "cobayes des colonies" comme chair à canon et où une vague xénophobe déferlait sur le pays.

Il y dénonce les injustices subies par les "hommes des pays lointains". Au-delà de sa révolte, l'auteur rend également hommage à leur vérité et à la beauté de leurs cultures multiples



Le poème


Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
Hommes de pays loin
Cobayes des colonies
Doux petits musiciens
Soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
Brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
Ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
Au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
Embauchés débauchés
Manœuvres désœuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers

Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
Pêcheurs des Baléares ou bien du Finistère
Rescapés de Franco
Et déportés de France et de Navarre
Pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
La liberté des autres

Esclaves noirs de Fréjus
Tiraillés et parqués

Au bord d’une petite mer
Où peu vous vous baignez

Esclaves noirs de Fréjus
Qui évoquez chaque soir
Dans les locaux disciplinaires
Avec une vieille boîte à cigares
Et quelques bouts de fil de fer
Tous les échos de vos villages
Tous les oiseaux de vos forêts
Et ne venez dans la capitale
Que pour fêter au pas cadencé
La prise de la Bastille le quatorze juillet

Enfants du Sénégal
Dépatriés expatriés et naturalisés

Enfants indochinois
Jongleurs aux innocents couteaux
Qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
De jolis dragons d’or faits de papier plié

Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
Qui dormez aujourd’hui de retour au pays
Le visage dans la terre
Et des hommes incendiaires labourant vos rizières

On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos

Étranges étrangers

Vous êtes de la ville
Vous êtes de sa vie
Même si mal en vivez
Même si vous en mourez

" Étranges étrangers ", de Jacques Prévert


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