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29/04/2015

Court-métrage "Cul de Bouteille" : activités ( B-2 ) , dossier pédagogique (A-2 / B-1)



Court-métrage d'animation réalise par le lorientais Jean-Claude Rozec en 2010

Cul Bouteille c'est l'histoire d'Arnaud un jeune garçon terriblement myope qui refuse de voir le monde réel que lui offre ses lunettes épaisses pour se réfugier dans un monde imaginaire tellement plus riche.


Pour en savoir plus : sommaire , film , intention , auteur allez sur Kub - Cultur Bretagne par ici

- Regardez la BA ( sous-titres ) par ici

- Regardez  le film 



Transcription

Voix off

Rien. Absolument rien. Quelques taches floues peut-être? Le diagnostic était sans appel. Arnaud était myope comme une taupe. Désormais, il devrait porter d’épaisses lunettes. Ces affreux binocles, Arnaud les détestait. Les yeux rétrécis, le nez pincé, les oreilles décollées, même ses parents avaient du mal à s’habituer.

La mère

Ah!

Le père

Oh ah ah

Voix off

Mais surtout Arnaud n’aimait pas ce qu’il voyait. Plus rien n’était familier.


Le docteur avait tout faux. 

L’enfant voyait bien plus que des taches floues.
Il voyait des choses que personne d’autre ne semblait voir.
Il voyait l’extra-terrestre planqué dans la cuisine, paré pour l’invasion.
Il voyait le troll immobile prêt à gober l’invité qui récupère son veston.
Il voyait la chauve-souris assoupie digérant sa proie dans le noir.

Ahhhhhh 

Les parents

Quel étourdi!

Où sont tes lunettes?

Voix off

Oui, Arnaud préférait contempler le monde sans elles, à l’aveuglette. 
N’en déplaise à son maître qui le forçait toujours à les remettre.

Les enfants

Cul de bouteille! Cul de bouteille! Cul de bouteille! Cul de bouteille! Cul de bouteille! ...

Voix off

Cul de bouteille,c’était son nom à présent.

Les enfants

Waouh!

Voix off

La journée avait été difficile. Arnaud n’avait pas envie de rentrer chez lui, pas tout de suite.

Fichues lunettes ! Tout était plus moche à cause d’elles. À quoi bon les porter? ! Après tout pas besoin d’elles ! 

Arnaud les connaissait par cœur ces ruelles. Ici le territoire où flânait le paisible diplodocus. Là les abysses qui cachaient la pieuvre mutante.

Plus loin les ruines arpentées par le robot guerrier. Enfin la carrière du géant mangeur de pierres. 

Il était tard à présent.
Arnaud avait beaucoup marché et se sentait maintenant fatigué. Où était-il? La nuit rien plus rien n’est pareil. 

Il fallait se rendre à l’évidence. Arnaud était perdu.

C’est alors qu’il l’entendit.

Seul un monstre pouvait rugir ainsi. Un dragon. Il se trouvait dans l’antre d’un dragon !

Les parents d’Arnaud étaient bouleversés.

-Un dragon , mais tu délires!

-Tu aurais pu mourir écrasé.

Sa mère sanglotait. Son père s’agitait et lui expliquait en faisant de grands gestes que les monstres et les licornes,ça n’existait pas. Qu’il était temps de sortir de sa coquille, de cesser de faire l’enfant et de devenir un grand.

Ses parents avaient sans doute raison.

Malgré tout , Arnaud ne pouvait ignorer ce monde qu’il sentait vivre.

Il savait que cachée derrière chaque chose, tapie sous ses yeux, cette créature n’attendait qu’un regard pour exister. Sans lui , un château n’était qu’une cité livide et moi , une simple coquille vide.

Alors qu’il s’endormait, il pensa à la licorne.

Où était-elle? La reverrait-il demain ?

Regardez le film avec des sous- titres par ici

- Activités FLE Apprendre TV5Monde

Niveau B2 - Avancé


Compétences 5 exercices à partir d'un extrait du film



- Dossier Pédagogique 

Rédaction fiche pédagogique : Frédérique Gella, CAVILAM

Niveaux A2 / B1

Le dossier comprend

- Une présentation cinématographique


- Des activités pour la classe de français (Niveaux A2 et B1 du CECRL)

Sources
TV5Monde/Apprendre
https://www.kubweb.media/
Le dossier j'ai retrouvé sur le web

26/04/2015

Court métrage "À la française"


Court métrage fin d'études , réalisé en 2012 par cinq étudiants de l'École du film d'animation et de l'image de synthèse ( Supinfocom Arles ) aujourd'hui MOPA .

L'interview à Morrigane Boyer et Ren-Hsien Hsu , réalisateurs du film à écouter par ici

Synopsis : C'est une après-midi à Versailles, du temps de Louis XIV.

17/02/2015

Les chroniques de Mathurin Moreau / Activité C.O / A-1



Les chroniques quotidiennes de Mathurin Moreau a gagné le Prix de La Gazette de Montpellier, compétition Paroles de femmes au Festival des Très courts en 2009.

Ce film de 3 minutes 20, réalisé par Véronique Denoyelle et Alain Jaspard est une chronique de la vie quotidienne d'un petit garçon de 2 ans 1/2 qui vit en garde alternée chez ses parents séparés.

  Playlist de deux vidéos sans et avec soustitres à regarder par ici

Vérifiez votre C.O avec le quiz-vidéo pour le niveau A-1 (Merci , Marisol ! )

Les chroniques de Mathurin Moreau (Quiz de: Marisol Arbués)

18/09/2014

En sortant de l'école : un court métrage , un poème de Prévert , une chanson


 
Le court métrage a été réalisé par Lila Peuscet , jeune réalisatrice, illustratrice et designer papier, diplômé de l’EMCA (2013). Elle a réalisé le court métrage " En sortant de l’école " en mêlant animation 2D et stop motion, dans un univers de papier.
 
La chanson du film est interprétée par Renan Luce
 
 
 
À propos de ce poème

"En sortant de l'école" fait partie du recueil "Histoires" , publié en 1946 . 
 
Il constitue l'un des textes les plus connus de Jacques Prévert où il chante l'enfance , la naïveté , la joie enfantine , l'amour de la nature ... la simplicité de la narration confère au poème un caractère universel et intemporel.

Ce poème de Jacques Prévert nous fait vivre en un tour du monde un peu surréaliste, les aventures, les paysages et les rencontres imaginaires d'écoliers sortant de l'école.




"En sortant de l'école"

En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré

Tout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumés

Au-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires
des cinq doigts de la main
tournant ma manivelle
d'un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursins


Revenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la Terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l'hiver
qui voulait l'attraper

Mais nous sur notre chemin de fer
on s'est mis à rouler
rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a salués

C'était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie du chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmer

Alors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture
et en bateau à voiles.


Jacques Prevert


Professeurs 

03/04/2014

13 courts métrages de 3 minutes avec des poésies de Prévert à regarder et lire !


En sortant de l'école est une collection de 13 court métrages de 3 minutes, qui se propose d’associer poétiquement, dans la liberté artistique la plus exigeante, 13 poèmes de Prévert à l’univers graphique de jeunes réalisateurs tout juste sortis des écoles d'animation françaises.


Regardez les vidéos , écoutez et lisez les poèmes


*Ce poème de Jacques Prévert nous fait vivre en un tour du monde un peu surréaliste les aventures, les paysages et les rencontres imaginaires d'écoliers sortant de l'école.
 
En sortant de l’école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré

Tout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumés

Au-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires
des cinq doigts de la main
tournant ma manivelle
d’un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursins

Revenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la Terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l’hiver
qui voulait l’attraper

Mais nous sur notre chemin de fer
on s’est mis à rouler
rouler derrière l’hiver
et on l’a écrasé
et la maison s’est arrêtée
et le printemps nous a salués

C’était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie du chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmer

Alors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles

A pied à cheval en voiture
et en bateau à voiles.
 

2. Le Cancre - collection Prévert



Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur

Il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges

Et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.
 
 

*Un petit garçon coiffé du bonnet d'âne s'identifie avec l'animal qui vient magiquement lui donner un coup de main pour faire son devoir.
 
C'est un âne qui dort
Enfants, regardez-le dormir
Ne le réveillez pas
Ne lui faites pas de blagues
Quand il ne dort pas, il est très souvent malheureux.
Il ne mange pas tous les jours.
On oublie de lui donner à boire.
Et puis on tape dessus.

Regardez-le
Il est plus beau que les statues qu'on vous dit
d'admirer et qui vous ennuient.
Il est vivant, il respire, confortablement installé
dans son rêve.

Les grandes personnes disent que la poule rêve de
grain et l'âne d'avoine.
Les grandes personnes disent ça pour dire quelque
chose, elles feraient mieux de s'occuper de leurs rêves à
elles de leurs petits cauchemards personnels.

Sur l'herbe à côté de sa tête, il y a deux plumes. S'il
les a vues avant de s'endormir il rêve peut-être qu'il est
oiseau et qu'il vole.
Ou peut-être il rêve d'autre chose.

Par exemple qu'il est à l'école des garçons, caché
dans l'armoire aux cartons à dessin.
Il y a un petit garçon qui ne sait pas faire son problème.

Alors le maître lui dit :
Vous êtes un âne, Nicolas !
C'est désastreux pour Nicolas.
Il va pleurer.

Mais l'âne sort de sa cachette
Le maître ne le voit pas.
Et l'âne fait le problème du petit garçon.

Le petit garçon va porter le problème au maître, et le maître dit :
C'est très bien, Nicolas !

Alors l'âne et Nicolas rient tout doucement aux
éclats, mais le maître ne les entend pas.

Et si l'âne ne rêve pas ça
c'est qu'il rêve autre chose.

Tout ce qu'on peut savoir, c'est qu'il rêve.
Tout le monde rêve.
 
 

*Dans ce poème nous assistons à un défilé burlesque de tous les rois de France prénommés Louis.
 
Louis I

Louis II

Louis III

Louis IV

Louis V

Louis VI

Louis VII

LouisVIII

Louis IX

Louis X

Louis XI

Louis XII

Louis XIII

Louis XIV

Louis XV

Louis XVI

Louis XVII

Et plus personne plus rien...

Qu'est-ce que c'est que ces gens-là

Qui ne sont pas foutus

De compter jusqu'à vingt ?
 
 
5. Page d'écriture - collection Prévert



*Un oiseau-lyre rend visite un élève rêveur. Ils vont mettre un sacré bazar dans la classe !
 
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize…
Répétez! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize.
Mais voilà l’oiseau-lyre
qui passe dans le ciel
l’enfant le voit
l’enfant l’entend
l’enfant l’appelle:
Sauve-moi
joue avec moi
oiseau!
Alors l’oiseau descend
et joue avec l’enfant
Deux et deux quatre…
Répétez! dit le maître
et l’enfant joue
l’oiseau joue avec lui…
Quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu’est-ce qu’ils font?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente-deux
de toute façon
et ils s’en vont.
Et l’enfant a caché l’oiseau
dans son pupitre
et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent la musique
et huit et huit à leur tour s’en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s’en vont également.
Et l’oiseau-lyre joue
et l’enfant chante
et le professeur crie:
Quand vous aurez fini de faire le pitre!
Mais tous les autres enfants
écoutent la musique
et les murs de la classe
s’écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
l’encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau.
 
 
6. L'école des beaux arts - Collection Prévert



*Un père transmet à ses enfants la magie de l'émerveillement et de l'imaginaire. Un souvenir qui restera gravé dans leur mémoire, une fois grands.
 
Dans une boîte de paille tressée
Le père choisit une petite boule de papier
Et il la jette
Dans la cuvette
Devant ses enfants intrigués
Surgit alors
Multicolore
La grande fleur japonaise
Le nénuphar instantané
Et les enfants se taisent
Émerveillés
Jamais plus tard dans leur souvenir
Cette fleur ne pourra se faner
Cette fleur subite
Faite pour eux
A la minute
Devant eux.
 
 
7. Le dromadaire mécontent -collection Prévert



Un jour, il y avait un jeune dromadaire qui n'était pas content du tout.La veille, il avait dit a ses amis: "Demain, je sors avec mon père et ma mère, nous allons entendre une conférence, voilà comme je suis moi!"
Et les autres avaient dit: "Oh, oh, il va entendre une conférence, c’est merveilleux", et lui n'avait pas dormi de la nuit tellement il était impatient, et voilà qu'il n'était pas content parce que la conférence n'était pas du tout ce qu'il avait imaginé : il n'y avait pas de musique et il était déçu, il s'ennuyait beaucoup, il avait envie de pleurer.
Depuis une heure trois quarts un gros monsieur parlait. Devant le gros monsieur il y avait un pot à eau et un verre à dents sans la brosse et, de temps en temps, le. monsieur versait de l'eau dans le verre, mais il ne se lavait jamais les dents et visiblement irrité il parlait d'autre chose, c ‘est-à-dire des dromadaires et des chameaux.
Le jeune dromadaire souffrait de la chaleur, et puis sa bosse le gênait beaucoup; elle frottait contre le dossier du fauteuil, il était très mal assis il remuait.
Alors sa mère lui disait: "Tiens-toi tranquille, laisse parler le monsieur", et elle lui pinçait la bosse; le jeune dromadaire avait de plus en plus envie de pleurer, de s'en aller ...
Toutes les cinq minutes, le conférencier répétait: "Il ne faut surtout pas confondre les dromadaires avec les chameaux, j'attire, mesdames, messieurs et chers dromadaires votre attention sur ce fait: le chameau a deux bosses mais le dromadaire n'en a qu'une!" Tous les gens, de la salle disaient: "Oh, oh, très intéressant", et les chameaux, les dromadaires, les hommes les femmes et les enfants prenaient des notes sur leur petit calepin.
Et puis le conférencier recommençait: "Ce qui différencie les deux animaux c'est que le dromadaire n a qu'une bosse, tandis que, chose étrange et utile à savoir, le chameau en a deux ... "
A la fin le jeune dromadaire en eut assez et, se précipitant sur l'estrade, il mordit le conférencier :
"Chameau! " dit le conférencier furieux.
Et tout le monde dans la salle criait: "Chameau, sale chameau, sale chameau!"
Pourtant c’était un dromadaire, et il était très propre.


8. Quartier libre - collection Prévert



J'ai mis mon képi dans la cage
Et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête
Alors
On ne salue plus ?
A demandé le commandant
Non ,
On ne salue plus
A répondu l'oiseau
Ah bon !
Excusez-moi , je croyais qu'on saluait
A dit le commandant
Vous êtes tout excusé , tout le monde peut se tromper
A dit l'oiseau


9. Les oiseaux du souci -collection Prévert

 

*Dans ce poème de Jacques Prévert, le personnage tente de faire le deuil de sa bien-aimée.
 
Pluie de plumes plumes de pluie
Celle qui vous aimait n'est plus

Que me voulez-vous oiseaux?

Plumes de pluie pluie de plumes
Depuis que tu n'es plus je ne sais plus

Je ne sais plus où j'en suis

Pluie de plumes plumes de pluie
Je ne sais plus que faire

Suaire de pluie, pluie de suie
Est-ce possible que jamais plus

Plumes de suie...

Allez ouste dehors hirondelles
Quittez vos nids...
Hein?
Quoi?
Ce n'est pas la saison des voyages ?

Je m'en moque sortez de cette chambre
hirondelles du matin

Hirondelles du soir partez...
Où?
Hein?
Alors restez
c'est moi qui m'en irai...

Plumes de suie suie de plumes
je m'en irai nulle part
et puis un peu partout

Restez ici oiseaux du désespoir
Restez ici...
Faites comme chez vous.
 
 
10. Tant de fôrets -collection Prévert



*Dans ce poème, Jacques Prévert fustige la destruction des forêts pour fabriquer de la pâte à papier, papier qui sert à alerter les gens sur les dangers de la déforestation. 
 
Tant de forêts 
arrachées à la terre
et massacrées
achevées
rotativées
 
Tant de forêts sacrifiées
pour la pâte à papier
des milliards de journaux
attirant annuellement
l’attention des lecteurs
sur les dangers du déboisement
des bois et des forêts
 
 

11. Le gardien du phare aime trop les oiseaux- collection Prévert



*Ce poème de Jacques Prévert évoque le malheur d'un homme qui aime trop les oiseaux, que son phare soit allumé ou éteint. 
 
Des oiseaux par milliers volent vers les feux

Par milliers ils tombent

Par milliers ils se cognent

Par milliers aveuglés

Par milliers assommés

Par milliers ils meurent

Le gardien ne peut supporter des choses pareilles

Les oiseaux il les aime trop

Alors il dit

Tant pis je m'en fous !

Et il éteint tout.

Au loin un cargo fait naufrage

Un cargo venant des îles

Un cargo chargé d'oiseaux

Des milliers d'oiseaux des îles

Des milliers d'oiseaux noyés.
 


*Dans ce poème de Jacques Prévert, une petite fille devient femme et se confronte à la réalité du bonheur et du malheur.
 
À Fontainebleau

Devant l'hôtel de l'Aigle Noir

Il y a un taureau sculpté parRosa Bonheur


Un peu plus loin tout autour

Il y a la forêt

Et un peu plus loin encore

Joli corps

Il y a encore la forêt

Et le malheur

Et tout à côté le bonheur

Le bonheur avec les yeux cernés

Le bonheur avec des aiguilles de pin dans le dos

Le bonheur qui ne pense à rien

Le bonheur comme le taureau

Sculpté parRosa Bonheur


Et puis le malheur

Le malheur avec une montre en or

Avec un train à prendre

Le malheur qui pense à tout...

Atout

A tout... à tout... à tout...

Et à Tout

Et qui gagne « presque » à tous les coups

Presque.
 
 



*Dans ce poème de Jacques Prévert, une femme nous parle d'elle, de séduction, du fait de s'accepter telle qu'on est. Elle incarne la beauté de toutes les femmes 
 
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
 
Quand j'ai envie de rire
Oui, je ris aux éclats
 
J'aime celui qui m'aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n'est pas le même
Que j'aime chaque fois?
 
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus?
Que voulez-vous de moi?

Je suis faite pour plaire
Et n'y puis rien changer
 
Mes talons sont trop hauts
Ma taille trop cambrée
Mes seins beaucoup trop durs
Et mes yeux trop cernés
 
Et puis après
Qu'est-ce que ça peut vous faire?
Je suis comme je suis
 
Je plais à qui je plais
Qu'est-ce que ça peut vous faire?
Ce qui m'est arrivé
 
Oui j'ai aimé quelqu'un
Oui quelqu'un m'a aimé
Comme les enfants qui s'aiment
Simplement savent aimer
 
Aimer aimer ...
 
Pourquoi me questionner ?
Je suis là pour vous plaire
Et n'y puis rien changer.



Belle lecture audiovisuelle !