Le temps de l'Avent et les festivités de Noël sont marqués par de nombreuses coutumes et traditions. Certaines se perdent dans les temps immémoriaux, bien avant la christianisation, tandis que d'autres bien plus récentes sont aujourd'hui incontournables ..
Les calendriers de l'Avent
Savez-vous d’où vient ce calendrier et ce qu’il contenait à l’origine ?
L’Avent est la
période qui précède Noël. Elle débute le 4e dimanche précédant la
célébration de la naissance du Christ dans la religion chrétienne.
Le calendrier de
l’Avent, comme de nombreuses traditions de Noël, nous vient d’
Allemagne
où cette coutume s’est forgée au XIXe siècle.
Chaque matin de cette
période de l’Avent, les parents donnaient à leurs enfants (sages), une
image comportant un extrait de l’Ancien Testament qu’ils devaient
apprendre par cœur.
C’est dans la
deuxième moitié du XIXe siècle, toujours en Allemagne qu’est créé le
calendrier tel que nous le connaissons, avec une case à ouvrir par jour,
dévoilant une image toujours religieuse. La plus somptueuse étant bien
sûr celle du 24 décembre.
Ils sont fabriqués artisanalement par
chaque famille jusqu’en 1908. À cette date, un éditeur munichois a
l’idée d’imprimer et commercialiser ces calendriers. Parfois, de petites
figurines ou de petits cadeaux remplacent les images pieuses.
Mais c’est après la Seconde Guerre
mondiale que la tradition du calendrier de l’Avent arrive en France et
se diffuse dans le monde entier.
En 1958, pour la première fois, des
petits chocolats sont placés dans les cases, c’est une révolution qui
démocratise encore davantage cette tradition.
.
Petit à petit, tout comme les fêtes de
Noël, le calendrier de l'Avent se sécularise largement et entre dans
presque tous les foyers.
La crèche
La légende raconte
que saint François d’Assise est le premier à avoir organisé une crèche
vivante au XIIIe siècle. Cette manifestation s’est ensuite répandue dans
toute la chrétienté. Mais suite à la révolution française, ces crèches
vivantes ou mécaniques sont interdites dans les églises.
Pour conserver cette
tradition au cœur des foyers les « santoun » signifiant « petits saints »
sont inventés à
Marseille. Les premiers santons ont été fabriqués en
mie de pain ! Puis ils ont été façonnés dans la célèbre argile rouge de
Provence. Chacun des corps de métiers et personnages traditionnels de la
région sont représentés dans la crèche.
En
Franche-Comté, des
personnages locaux sont également présents dans la crèche qui prend la
forme d’un théâtre populaire dès la fin du XVIIIe siècle.
La tradition des
crèches vivantes est restée particulièrement ancrée en
Languedoc-Roussillon avec le Pessebre vivant. Spectacle typique catalan
rejouant la Nativité. Encore une fois des représentations populaires
sont ajoutées aux personnages traditionnels de la crèche.
Regardez cette vidéo sur : Les santons de Provence
La Saint-Nicolas
Le
6 décembre est un grand jour de fête dans le Nord et l’Est de la
France. À cette date, en effet, est célébrée la Saint-Nicolas.
Traditionnellement
dans ces régions, c’est ce personnage, et non le Père Noël, qui apporte
les cadeaux aux enfants sages, tandis que le Père fouettard, qui
l’accompagne, s’occupe des garnements.
Mais savez-vous qui était saint Nicolas et comment ces traditions sont arrivées dans ces contrées ?
Saint Nicolas a vécu en Asie Mineure aux IIIe et IVe siècles où il est évêque de Myre.
Il est au cœur d’une légende qui fait de lui le Saint Patron des enfants. La voici :
Trois jeunes enfants
égarés après être allés glaner dans les champs trouvent refuge chez un
boucher. Celui-ci les accueille et les nourrit avec bienveillance avant
de leur offrir un lit. Il profite alors de leur profond sommeil pour les
égorger, les découper en morceaux et les jeter dans son saloir.
Sept années plus
tard, saint Nicolas, passant dans la région, entend cette terrible
histoire. Il se rend chez le boucher, qui flatté d’une telle visite,
l’accueil avec amabilité. Saint Nicolas réclame du petit salé qui est au
saloir depuis 7 ans. Le boucher comprend alors et tente de s’enfuir,
mais saint Nicolas l’arrête et ressuscite les 3 enfants.
Le culte de saint Nicolas arrive en Europe de l’ouest dès le Xe siècle.
En
Lorraine, c’est grâce au chevalier Aubert de Varangéville que le
culte s’implante. Ce dernier rapporte de Bari (en Italie), une phalange
du saint, qu’il offre à son village natal, situé au sud de Nancy. Ce
village prend le nom de Saint-Nicolas-de-Port, où une grande basilique
dédiée au saint est édifiée dès 1093.
C’est ainsi que saint Nicolas devient le patron de
la Lorraine. Son culte se développe ensuite dans les régions voisines.
Dans la nuit du 5 au 6 décembre, les enfants déposent devant leur porte une boisson pour le saint et une carotte pour son âne.
Avec son habit rouge et sa belle barbe blanche, saint Nicolas est
devenu le modèle du Père Noël qui a pris peu à peu sa place dans
l'imaginaire collectif.
Le sapin de Noël
Les
sapins de noël sont le symbole des fêtes de fin d’année célébrées par
tous. Cette tradition remonte à la période païenne, en cette période de " Renaissance du soleil ", cet arbre qui "garde sa parure " incarne le
renouveau de la vie. Il était décoré de fleurs, de fruits secs et de blé
lors des célébrations du Solstice d’Hiver.
Avec la christianisation de la société,
cette coutume est conservée et adaptée. Le sapin, avec sa forme conique
rappelle la Sainte Trinité.
La mention la plus ancienne de l’entrée
des sapins dans les foyers familiaux est conservée en
Alsace à Sélestat
et remonte à la Renaissance (1521).
Les sapins étaient alors ornés d’hosties, de petits gâteaux, de
confiseries et de pommes rouges. Pour éviter que ces décorations soient
dévorées par la vermine, les sapins sont accrochés aux plafonds.
Lors de l’hiver 1858, dans
les Vosges du Nord, une sécheresse
terrible avait privé les arbres de fruits et donc les sapins de
décorations. Mais un souffleur de verre de Goetzenbruck, village près de
Meisenthal en Moselle, décide de créer des boules en verre pour
remplacer les fruits manquants. Cette tradition s’est ensuite répandue
dans toute la France et dans le monde entier.
À propos
Écoutez et faites les exercices ( À partir Niveau A2)
Une histoire de Noël inspirée d'une légende alsacienne
Histoire audio / vocabulaire / Questions (Blog : Parlez.vous French )
La bûche de Noël
Glacée ou à la crème pâtissière la bûche de Noël est désormais le dessert qui couronne nos repas de fête.
Pendant des siècles
c’est une autre bûche qui était au cœur des festivités de Noël : une
grande bûche de chêne ou d’arbre fruitier, la plus grosse que le père de
famille ait pu trouver.
Allumée dans la cheminée familiale, et
aspergée d’eau bénite, elle devait se consumer le plus longtemps
possible, jusqu’au nouvel an dans le meilleur des cas. Sa longévité
devait augurer de l’abondance et la qualité des récoltes.
Les mères de familles accrochaient à ses extrémités des fruits et petits présents pour les enfants.
Une fois consumée,
les cendres étaient, selon les régions, conservées ou dispersées autour
de la propriété afin de la préserver de la foudre. Ces cendres étaient
aussi réputées pour avoir des vertus médicinales ou protéger contre les
morsures de serpents.
Le Père Noël
Depuis l’Antiquité Romaine il était coutumier d’échanger des
étrennes à l’occasion du nouvel an. La tradition d’offrir des petits cadeaux,
souvent alimentaires, au moment de Noël remonte au Moyen Âge. Mais c’est
au XIXe siècle, avec le développement de la bourgeoisie, que cette
pratique prend son essor pour atteindre l’ampleur qu’elle a aujourd’hui.
Le "Père Noël" ou " Monseigneur Noël " est mentionné dans des textes dès le Moyen Âge,
mais certaines régions se singularisent, et voient les cadeaux apportés
par des personnages différents.
Le Père Noël tel que nous le connaissons
aujourd'hui est un syncrétisme de tous ces personnages. Il est inventé en 1860 par un illustrateur new-yorkais.
Dans les années 1930, la consommation de
soda est faible en hiver, la marque Coca-Cola s'arroge alors le soutien
du Père Noël, déjà paré de ses couleurs, pour associer sa boisson à la
période de Noël.
C'est ainsi que cette image et cette
légende d'un Père Noël bien en chair, aux couleurs rouges et blanche,
sont diffusées dans le monde entier.
Regardez la vidéo : La véritable histoire du père Noël
La table et ses gourmandises
Les fêtes de Noël sont souvent
l’occasion de se retrouver en famille autour d’un bon repas. Si
aujourd’hui, nos tables de fête sont souvent chargées de foies gras,
huîtres, saumons, volailles et autres accompagnements de choix, mais ces
plats ont longtemps été bien différents.
Certaines régions ont conservé leurs traditions particulières tandis que d’autres se sont peu à peu perdues.
Voilà un petit tour d’horizon, non exhaustifs, des traditions gastronomiques de Noël !
Noël en Provence
C’est
en
Provence que l’on trouve les traditions liées au repas de Noël, les
plus ancrées. Du dressage de la table aux desserts, en passant par les
plats, tout est codifié !
Tout d’abord, la
table familiale est couverte de trois nappes blanches. En son centre
sont posés trois chandeliers illuminés et trois soucoupes de blé germé,
planté le 4 décembre, lors de la Sainte Barbe, pour prédire la réussite
des moissons suivantes.
Cette répétition du chiffre trois et un rappel de la Trinité (Dieu le Père, le Fils et l’Esprit-Saint).
Le Gros Souper
est pris le soir du réveillon de Noël, avant la messe de minuit.
Contrairement à ce que son nom pourrait indiquer, il se compose de sept
plats dits « maigres », c'est-à-dire sans viande ni nourriture
fastueuse. Les plats peuvent différer selon la région de Provence. Ce
sont généralement des légumes (céleris, cardes, choux-fleurs,
épinards…), du poisson ou des coquillages, des soupes ou encore une
omelette.
Le nombre de plats, 7, rappelle les sept douleurs de la Vierge.
Après la messe de minuit, sont servis les traditionnels 13 desserts, (calenos en Provençal) dont le chiffre rappelle les membres présents lors de la Cène (dernier repas de Jésus entouré de ses 12 apôtres).
Ils restent sur la table jusqu’au 27 décembre.
Les fruits frais : pommes, oranges, poires et raisins.
Les quatre fruits secs
qui rappellent chacun un ordre de moines mendiants : figues sèches
(Franciscains), amandes (Carmélite), raisins secs (Dominicains) et noix
(Augustins),
Les dattes : symbole du Christ venu de l'Orient,
Les nougats noirs et blancs : Certains
y voient une représentation des confréries de pénitents blancs et
noirs. D’autres voient dans le nougat blanc, doux et onctueux et le
nougat noir plus dur et cassant une opposition de la pureté et du bien
face à l'impur aux forces du mal.
La fougasse à l'huile d'olive (la pompe) : galette ronde aplatie à l'huile d'olive,
La pâte de coings ou fruits confits dans la région d'Apt ou de Carpentras,
Les oreillettes : de petites gaufres légères et fines
Pour aller plus loin ...
Le boudin de Noël
Avant la volaille qui est désormais reine des assiettes festives, dans de nombreuses régions françaises, le plat
traditionnel était le boudin.
Pour les plus pauvres, il s’agit d’abord d’une
bouillie de mie de pain, lait, graisse de porc et fécule avec quelques
morceaux de viande de porc ou de volaille.
C’est au XVIIe siècle qu’un cuisinier, qui n’a pas
laissé son nom dans l’histoire, a l’idée de sophistiquer la recette en
enserrant cette préparation dans un boyau de porc, ce qui lui donne
meilleure allure. C’est ainsi que naît le boudin blanc.
Cette tradition
se répand alors jusque dans les familles les plus aisées qui ajoutent à
l’envi des ingrédients plus fastueux : morilles, truffes ou foie gras
Regardez la recette : Boudin blanc foie gras et rasin
Le spécialités sucrées
Dans les régions du
Nord et de l’Est de la France
ce sont des spécialités sucrées qui sont particulièrement mises en avant
lors de ces fêtes.
Dans le Nord et en
Champagne, un pain brioché parfois agrémenté de raisins secs, pépites de
chocolat ou grains de sucre, était offert aux enfants en plus de
l’orange. Sa forme rappelle celle de l’enfant Jésus emmailloté. Cette
friandise porte un nom différent selon
les régions :
coquille, cougnou, cuniole ou encore quénieu en Champagne.
Regardez comment faire La recette du Cougnu
En Alsace, ce sont les fameux Bredeles qui sont à la fête dès les premiers jours de l’Avent
.
Ces biscuits secs
sont confectionnés en famille lors des longues soirées d’hiver. Au
citron, à la vanille, à la cannelle, aux noix ou encore au chocolat, il y
en a pour tous les goûts et de toutes les formes !
Regardez la vidéo : Les bredeles
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Source
https://www.jaimemonpatrimoine.fr/
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